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DEEP BLUE


Philippe de Croix revient vers nous, deux ans après sa première exposition dans nos murs où il avait connu un grand succès commercial ainsi qu’Hélène de Saint Lager. Cette fois-ci il nous présente des œuvres dont le dénominateur commun, à quelques exceptions près, est l’usage, exclusif ou non, du pigment bleu outremer, cette couleur qui n’en est pas une, intense, profonde, sourde et lumineuse à la fois. Le bleu Guimet, improprement appelé bleu Klein, dans la fabrication duquel rentre du soufre et de l’aluminium.


Fasciné depuis longtemps par ce bleu absolu, Philippe de Croix a travaillé ces derniers mois à une nouvelle série, « Deep Blue », de fixés sous verre où il n’a employé qu’une seule couleur. Et pourtant nous sommes bien loin de monochromes outremer. Des camaïeux, plutôt, puisque apparaît une couleur inexistante, grise et laiteuse, inattendue et inexplicable. Peut-être une réactivation fantomatique de l’aluminium ? Jean-Baptiste Guimet n’est hélas plus là pour nous l’expliquer.


Peindre au verso du verre permet de voir ce qui, habituellement, nous est caché : comment la peinture s'étale sur le support. Il se trouve que l'envers est totalement différent de l'endroit, plus fluide, plus complexe et plus lisible à la fois.


Des œuvres antérieures de cet artiste accompagnent cette nouvelle série en gestation et témoignent de sa longue pratique de ce pigment qui, dès qu'étalé sur un support, figure si mystérieusement l'espace.


Philippe de Croix continuera cette série en grands formats dont les tableaux exposés sont les matrices. En effet ces coulures d’un bleu très pur s’offrent à nos yeux comme des emblèmes et c’est cette présence emblématique, frontale qui le retient. Des emblèmes de quoi ? De rien justement. Posées sur un vide bleu, elles ne donnent à voir qu’elles-mêmes, sans autre narration que leur muette et massive présence.


Prince & Princess Art Gallery


Paris, novembre 2017

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